Entrevue par Marie-Laurence Marleau
Photo: Oxfam
Petite Boîte: Dâoù est venue
lâinitiative du Gala Drôlement bénéfique?
André Sauvé: Il sâagit dâune idée conjointe entre Oxfam-Québec et moi.
Oxfam a eu lâidée dâorganiser un gala et en tant que porte-parole, jâétais
désigné à lâanimer. Ãa fait partie de mon investissement auprès dâOxfam-Québec,
un investissement qui prend toutes sortes de formes dont celle dâanimer le Gala
Drôlement bénéfique.
P.B: Est-ce quâon peut
sâattendre à des numéros sur mesure, en lien avec la thématique de la soirée?
A.S: Câest sûr que je vais reprendre certains numéros de mon
spectacle Ãtre, dans les
présentations, mais chaque humoriste y va de sa touche personnelle. Les numéros
ne porteront pas spécifiquement sur Oxfam, sur lâaide à lâétranger puisque cela
ferait un gala qui est trop orienté. Chacun y va avec ses azimuts, sa couleur Ã
lui. Il ne faut pas oublier que les gens viennent pour rire et non pour rabattre
les difficultés de lâaide humanitaire. Ils viennent pour rire, sachant que les
sous vont à quelque chose de louable.Â
P.B: Le Gala rendra aussi
hommage à Yvon Deschamps, un ambassadeur dâOxfam-Québec qui a été ton mentor et
qui a beaucoup contribué lâessor de ta carrière dâhumoriste. Quâest-ce que ça
te fait de lui rendre à nouveau hommage le 3 mars?
A.S: En même temps cela va de soi, lâhommage est quasiment comme
intrinsèque. Yvon a été porte-parole dâOxfam pendant plusieurs années. Câest
vraiment un concours de circonstances. Pour moi, câest comme une suite. Je
poursuis le chemin quâil a tracé. Câest sûr quâil sera présent ce soir-là et ça
fait partie de lui rendre la pareille.
P.B: Est-ce quâon peut
sâattendre à quelque chose de particulier pour cet hommage?
A.S: En fait, lâhommage, ce nâest pratiquement pas comme un
hommage à Yvon Deschamps. On veut souligner sa présence et le travail quâil a
fait avec Oxfam, mais pas dans lâordre dâun vrai hommage, comme ce fut le cas
il y a quelques années, avec Juste pour rire.
P.B: Sait-on déjà dans
quel projet Oxfam investira les sous amassés lors du gala?Â
A.S: Ce nâest pas encore déterminé, mais câest sûr quâils seront
investis là où il y a des urgences.
Parallèlement avec Oxfam, jâai instauré un projet qui
sâappelle Azimut et qui est destiné à de jeunes décrocheurs. Les sous amassés
lors du gala ne seront pas versés dans ce projet-là , puisquâil sâagit dâun
projet à part. Toutefois, je lâorganise pour permettre à de jeunes décrocheurs
de participer à des projets dâOxfam-Québec et de sâinitier à la solidarité
internationale. Cette année, dix jeunes de la Maison Jonathan
iront en Bolivie à la fin du mois de février.
P.B: Dâailleurs, tu es
déjà allé au Burkina Faso. Aimerais- tu participer à dâautres projets
humanitaires dâOxfam-Québec?
A.S: Pour ce projet-ci, il nâa jamais été question que je parte
avec les jeunes, puisquâils seront accompagnés par trois animateurs qui vont
être à même de les encadrer sur place. Par contre, il nâest pas dit quâune
autre fois, en tant que porte-parole, je nâirai pas dans dâautres projets
dâOxfam et faire comme jâai fait pour le Burkina Faso.
D'une vision plus personnelle
P.B: Quâest-ce qui tâa
poussé à tâimpliquer avec Oxfam-Québec?Â
Pourquoi avoir choisi Oxfam-Québec plutôt quâun autre organisme?
A.S: Mon implication avec Oxfam a commencé en 2011, alors que
jâétais porte-parole pour la marche 2/3 et de fil en aiguille, mon implication
avec Oxfam a augmenté.
Jâai toujours été
très attiré par le travail humanitaire. Ãa mâa toujours interpellé de donner aux
plus démunis. Je me souviens, plus jeune, je voulais être médecin sans
frontière, mais jâétais tellement poche en sciences que mon rêve sâest évanoui!
Toutefois, cet élan  dâaide est demeuré
et je pense que, ce quâil faut, câest de lâexercer dans des expertises qui sont
les nôtres et comme porte-parole, je me trouve à apporter une aide dans ce dont
je suis plus habile; je suis plus habile avec les mots et les blagues quâen
bistouri!
P.B: En quoi est-ce que
lâapport dâOxfam-Québec, sa mission, sâinscrit dans tes propres valeurs?
A.S:Â Lâaide humanitaire, câest une valeur que jâai depuis
longtemps. Dans le métier quâon fait, on est souvent sous les projecteurs et dans
le monde du show business. Pour moi, câest comme un rééquilibre avec le travail
que je fais de donner à une cause, dâaider et de côtoyer les gens de
lâhumanitaire; de se plonger dans un bain dâhumanité.
P.B: Y a-t-il une
situation qui tâa particulièrement marquée dans le cadre de ton travail avec
Oxfam-Québec?
A.S: En fait, câest drôle, ce qui mâa marqué quand je suis allé
au Burkina Faso, ce nâest pas tellement la misère. Bien sûr, on la côtoie. On
voit des gens dans des situations qui ne sont pas drôles, mais ce nâest pas
cela qui fût le plus marquant. Ce qui mâa surtout touché, câest leur volonté de
vouloir sâen sortir. Ãa, ça mâa beaucoup touché. Même si parfois, tout va mal,
ce sont des situations extrêmement difficiles,  lâespèce de résilience, de volonté que les
gens ont de vouloir sâen sortir, câest extrêmement gratifiant. Lorsquâon voit
les gens observer la situation dans laquelle ils sont et y mettre du positif,
câest extrêmement touchant. Câest une des grandes leçons que lâon retire, quand
on côtoie la pauvreté. Câest plus cela que je retiens que la misère comme
telle. Il y a un espoir incarné. Câest lâespoir sur le terrain, lâespoir
pratique.
P.B: Une personne sur
trois vit actuellement dans lâextrême pauvreté. Quels sont, selon toi, les
gestes peut-on poser au quotidien pour tenter dâenrayer la pauvreté?
A.S: Je pense que des événements comme la soirée Drôlement
bénéfique en sont.
Câest toujours un apport de toutes sortes de moyens qui sont
simples à faire. En mâimpliquant auprès dâOxfam et en envoyant de jeunes
décrocheurs en Bolivie, jâai trouvé le moyen de mâimpliquer concrètement devant
un problème qui est immense et je dirais aux gens de trouver une voie qui leur
ressemble. Pour moi, ça été celle-là , mais pour un autre, ça pourrait être
nâimporte quoi : on peut faire des dons, donner de son temps, aller donner
du temps à Oxfam-Québec sur le terrain⦠Chacun peut y trouver sa voie, mais je
pense quâil est important de sâinvestir dans des choses concrètes.
Le Gala Drôlement
bénéfique dâOxfam-Québec se tiendra le 3 mars au théâtre Saint-Denis. Pour vous
procurer des billets de lâévénement, visitez le www.ticketpro.ca.Â
Il est également possible de sâimpliquer
auprès dâOxfam-Québec en visitant le www.oxfam.qc.ca.
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