Entrevue
par Mathieu Caron
Crédits
photos : Tonik
Découverte en 2003 avec son premier album
solo Humaine, la chanteuse Crila
s’est davantage démarquée au cours des dernières années en tant que
photographe. Heureusement, après plus de 10 ans d’absence, elle revient dans
nos oreilles, mais cette fois-ci, avec le groupe The Heavy Weight Jam. J’ai eu
la chance de m’entretenir avec elle pour découvrir les origines du projet et la
suite des choses.
Petite
Boîte : Vous avez tous les trois une carrière respective bien installée
dans le milieu, comment est-ce que vous en êtes venu à créer un groupe?
Crila : Plusieurs ne le
savent pas, mais je suis aussi dans le domaine musical. Ça fait d’ailleurs
presque 10 ans depuis mon premier album et, entre temps, j’ai commencé à faire
beaucoup de photos et de vidéos avec mon partenaire Momo (qui se cache derrière
une tonne de publicités faites au Québec) et un moment donné nous avons
rencontré Ricky St-Laurent (un guitariste) et il nous a engagé pour faire son
album. Il était tout jeune, je crois qu’il avait 18 ans. Il s’est autofinancé
et il a réussi à nous engager. Nous avons tellement tripper ensemble que c’est
resté une très belle relation. Par la suite, Momo et Ricky ont commencé à faire
de la musique vraiment instrumentale, très Rock and roll et j’adorais ça! Comme
j’avais un peu mis ma carrière de chanteuse en pause, je faisais toujours des
blagues avec eux en leur demandant s’ils voulaient me laisser chanter comme
choriste, etc.. Et finalement, à force de faire des jams ensemble, c’est devenu
le groupe que c’est aujourd’hui. Et d’ailleurs, c’est pour cette raison que
c’est devenu The Heavy Weight Jam.
P.B :
Vous avez lancé votre premier extrait I
Still Believe en 3 versions (Jazz, Rock et Pop), pourquoi est-ce que
c’était important pour vous de la faire de cette façon?
Crila : Pour plusieurs
raisons! Premièrement parce que le band à différentes influences, alors c’était
important pour nous de ne pas identifier le groupe seulement qu’à un seul
style. Nous aimons beaucoup de styles et nous avons des influences communes
comme du folk rock, des groupes comme Pink Floyd, etc… Mais en même temps,
c’est quelque chose qui doit rester fluide et flexible, donc lorsque nous avons
fait la chanson I Still Believe, on a
vraiment fait l’exercice différemment. De toute manière, moi je dis que c’est
l’apocalypse de la musique, parce que toutes les veilles façons de faire sont
tombées alors c’est vrai que c’est très difficile pour beaucoup de musiciens,
mais en même temps, je crois que c’est une opportunité de se renouveler et la
façon dont on les présente. Je pense qu’en 2014, tout le monde saute plus
rapidement d’un style musical à un autre. Les modes passent très rapidement. On
peut écouter Rihanna et tout de suite après The Killers par exemple! Alors on écrit
vraiment dans cette optique-là, on ne se sent pas attacher à un style plus qu’à
un autre.
P.B :
Mais la vraie question, c’est laquelle ta version préférée? (rires)
Crila : Hahaha!
C’est difficile de choisir, ça change toujours, ça dépend des jours! Mais je
crois que celle qui me ressemble le plus quand j’écris la musique, c’est
probablement la version rock. Mais Par contre, j’adore la version Jazz, surtout
le vidéoclip! C’est vraiment différent de ce qu’on fait d’habitude et on a vraiment
trippé!
P.B :
Pour lancer la chanson, vous avez fait ça en grand! Vous avez décidé de faire
le lancement dans la suite du Queen Elisabeth, au même endroit que John Lennon
il y a de ça 45 ans lors de son fameux BED IN, pourquoi c’était important pour vous
de le faire à cette date précise et surtout pourquoi avoir choisi cet endroit?
Crila : Premièrement nous
avions seulement décidé de le faire là en hommage à Yoko et John, et c’est
après, en calculant, que nous avons réalisé que ça coordonnait avec le 45e
anniversaire. Alors, c’est vraiment un pur hasard! Et pourquoi leur rendre
hommage? C’est surtout pour le message de John Lennon, car c’est quelque chose
qui me tient beaucoup à cœur. C’est quelque chose que malheureusement, même en
2014, nous sommes humainement incapables de faire et je trouve que c’est un
message qu’il avait fait de façon très avant-gardiste. Je trouvais que le
refaire en 2014 était une bonne idée.
P.B :
Pour l’enregistrement de l’album, vous avez dit que vous ne l'aviez pas fait de
façon classique et que vous enregistrez les chansons dans la même pièce que la
console. Pour ceux qui ne connaissent pas ça, qu’est-ce que ça veut dire?
Quelle différence ça fait?
Crila : Je crois que les
musiciens adoptent de plus en plus cette façon de faire et de plus en plus de studios
sont vraiment homemade alors qu’avant, on allait dans un gros studio pour
enregistrer des voix, etc... C’était très statique, tu comptais les minutes et
c’était vraiment une autre vibe! Maintenant, la vibe est plus légère, presque
comme une pratique, tout le monde ensemble, comme un jam! Alors, c’est possible
parfois que les premiers enregistrements sont ceux que l’ont garde. On essaye
vraiment de faire ça comme dans les années 70s!
P.B :
Donc, c’est presque un album live, mais pas live, c’est ça? (rires)
Crila : Exactement!!!
(rires)
P.B :
I Still Believe est une chanson en anglais,
mais est-ce que vous prévoyez faire des chansons en français sur l’album?
Crila : Je fonctionne
vraiment par coups de cœur et heureusement Momo et Ricky aussi! Mon premier
album était entièrement en français, mais cette fois-ci je pense que ça va être
plutôt en anglais. Mais on ne sait pas, puisque l’album n’est pas encore
terminé. Mais, c’est surtout une question de vibe, c’est l’inspiration qui va
nous le dire!
P.B :
Le lancement de l’album est prévu pour le mois d’octobre, comme vous semblez ne
pas faire les choses comme tout le monde, à quoi est-ce qu’on peut s’attendre?
Est-ce qu’on peut avoir des scoops?
Crila : C’est un peu tôt
pour en parler, mais effectivement nous sommes en train de regarder quelle
approche on pourrait avoir... Je ne peux pas en dire trop en ce moment... (rires)
P.B :
Je ne peux pas passer à côté de ton premier album solo, tu en parles depuis le
début de l’entrevue, ça fait maintenant 10 ans de ça, quel souvenir tu gardes
de cette expérience?
Crila : C’était vraiment
un moment intense où il n’y avait vraiment rien d’autre que ça! C’était
vraiment magique et intense! J’ai eu la chance avec ce projet-là de chanter au
Centre Bell avec Momo dans le cadre d’un événement et c’était complètement fou!
Il faut dire aussi que le projet venait avec des capsules web, alors que
personne n’en faisait, alors les gens pensaient qu’on étaient un petit peu fou.
P.B :
Justement, on en parlait plus tôt de votre côté avant-gardiste avec les 3
versions de la même chanson, mais ton premier album comprenait une version deluxe
avec un DVD, chose TRÈS rare au Québec, surtout pour l’époque!
Crila : Exactement! En
plus, Musique Plus avait pris l’initiative de nous laisser faire notre show web
chaque semaine pour diffuser une capsule Making of de ce qui se passait durant
l’enregistrement de l’album, et personne ne faisait ça à l’époque. Donc, l’approche
médiatique nous faisait beaucoup travailler parce qu’on faisait l’album, des
prestations et le montage des vidéos. C’était énorme, mais tellement le fun!
P.B :
Est-ce que tu considères maintenant que c’est plus facile pour toi en solo ou
en groupe, maintenant que tu peux vivre un peu les deux?
Crila : Je pense que mes
plus grandes influences, c’est surtout des groupes, comme dans les années 70s,
alors oui pour la photo je suis plus en solo, mais pour la musique, j’adore rassembler
les gens, alors je suis fait pour être en groupe.
P.B :
En terminant, qu’est-ce qui s’en vient au cours des prochaines semaines pour
vous?
Crila : Nous sommes en
train de préparer une seconde vidéo pour un autre extrait qui va sortir dans
les radios très bientôt et ça va être très agréable!
Pour plus d’informations, visitez le : www.theheavyweightjam.com
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