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Dans le cadre de la 19e soirée d'ouverture du festival Vue
sur la relève, Petite Boîte a eu la chance de rencontrer la comédienne
Pascale Bussières pour lui poser quelques questions sur son opinion sur la
relève et s'informer sur les différents projets auxquels elle participe en ce
moment.
P.B : Avec les années et avec lâexpérience que tu acquis, as-tu des conseils pour les gens de la relève? Comment on fait pour
continuer dans le milieu et durer?
Pascale : Pour durer⦠Ouais, câest vrai qu'il y a
beaucoup de monde au portillon⦠Il y a beaucoup de monde, mais surtout il y a
beaucoup de monde de talent et plus ça va et plus je suis épatée par la ténacité
et le fait que les jeunes artistes sont de plus en plus polyvalents. Ce nâest
pas rare de voir lâintégration du théâtre dans la musique ou lâinverse,
dâintégrer de la danse, alors je pense quâil faut avoir plusieurs cordes à son
arc ou beaucoup de flèches à son arc, je ne sais plus lâexpression (rires). Je pense quâaujourdâhui, il faut être capable dâavoir la capacité de
pouvoir faire plusieurs choses, comme réaliser, produire, dâêtre le plus
autonome et indépendant possible parce que de plus en plus je pense que toutes
les boites, toutes les productions deviennent un peu obsolètes. Ãa va très vite,
ça vit et ça meurt, alors je crois quâen tant quâartiste, il faut être capable
dâêtre autosuffisant et de toujours être dans la création, de se créer une
petite équipe, de promouvoir ses affaires. En même temps, il existe plein de
réseaux sociaux, de blogues qui remplacent aussi ce que les maisons de disques
faisaient avant comme travail, alors câest un autre mode de communication. Je
pense quâil faut le faire avec la plus grande sincérité, avec la plus grande
liberté, avec toujours la possibilité de croire que tout est possible et tout
est encore à inventer⦠et câest vrai! Il y a toujours une autre manière de dire
les choses, je pense quâil faut vraiment le faire sincèrement, câest vraiment
un don de soi. Ãtre un artiste câest vraiment un don de soi. Il y a toujours
de belles rencontres en cours de route sur un parcours de vie dâartiste. Au
Québec en tout cas, câest incroyable, il y a vraiment un réseautage formidable,
plusieurs festivals, plusieurs tournées qui donnent la chance aux artistes de
se promener beaucoup en région et dâen vivre.
P.B : Et dans un côté plus personnel. Tu as des
enfants, est-ce quâil aurait des chances quâils prennent la relève Bussières?
Pascale : (rires) Câest drôle, jâen parlais tantôt!
Ãcoute, oui, ils sont musiciens tous les deux, piano, batterie, ils se
promènent, mais en même temps je ne pousse rien, jâai envie que ça vienne dâeux
et en même temps, ils sont dans un environnement ou ça se passe beaucoup. Jâai
plusieurs amis musiciens, mais jâai vraiment envie que ce soit leur choix. Je
nâai pas le fantasme de mère de me dire que je veux absolument voir mon enfant
sur une scène. Je sais ce que ça implique aussi un métier de scène, ce que ça amène parfois de fragilité et de vulnérabilité, parfois, je me dis ouf⦠Mais en
même temps, on vit des vies extraordinaires, tout le monde rêverait dâavoir une
vie dâartiste dans lâabsolu et se dire "wow'' on se promène, on voyage, on
rencontre des gens formidables, on est dans le plaisir tout le temps, souvent
en tout cas, on cultive le plaisir, mais je ne sais pas, on verra, à suivreâ¦
P.B : Parlant de dossier à suivre, je lisais sur
toi et il y a quelques années, un peu après la sortie du film Ma vie en
cinémascope, dans lequel tu chantes, tu avais mentionné avoir le désir de
faire de la musique, du moins de faire un album. On en est où en 2014 avec ce
projet-là ?
Pascale : Oui, câest un projet qui est là depuis un
moment, que jâessaie de caser entre deux ou trois affaires, mais câest toujours
LE TEMPS, le facteur TEMPS, parce que ça demande une concentration dâénergie
assez intense et avec mon métier, les enfants, la famille, il faut presque
sâextraire du monde pendant un mois et se dire quâon ne travaille que sur ça,
mais oui lâenvie et le désir profond est là . Jâaimerais ça avoir un petit show
et un album dans mes expériences. Jâaimerais vraiment ça.
P.B : Tu le disais plus tôt, tu travailles
beaucoup. Justement, tu as commencé il y a quelques semaines le tournage de la
nouvelle série Complexe G est-ce que tu peux nous parler du projet un
peu?
Pascale : Oui, on a tourné le premier bloc et ça va
être quelque chose...! (rires), mais je ne peux pas en dire beaucoup
malheureusementâ¦
P.BÂ : Mais la chimie avec les actrices est-ce que
ça fonctionne bien? Parce que plusieurs nâont pratiquement jamais travaillé
ensemble, etc.
Pascale : Câest vrai, nous nâavons toutes
pratiquement jamais travaillé ensemble! Sonia Vachon, Ãdith Cochrane, Anne
Casabone et moi, dans une comédie et ce nâest vraiment pas un genre que
jâai visité beaucoup dans ma carrière, alors je trouve ça agréable à mon âge de
me lancer dans quelque chose comme ça et câest vraiment de la haute voltige,
câest vraiment un humour sur la corde raide. Alors oui, je pense que ça va être
étonnant, câest une adaptation que les Français ont repris, alors nous on se base
sur ça.
P.B : Justement, au fil des années, les rôles
humoristiques se sont succédé; Le cÅur a ses raisons, Les bobos
et maintenant Complexe G, mais si l'on retourne dans le passé,
tes rôles étaient beaucoup plus dramatiques, même parfois très dramatiques ou
même tragiques, alors là lâarrivé de lâhumour, est-ce que câest quelque chose que
tu aurais aimé qui arrive avant? Est-ce que tu lâattendais ou câest par
surprise, un matin que tu as découvert que tu avais un certain talent dans la comédie?
Pascale : (rires) En fait, moi dans ma vie de tous
les jours je ris beaucoup, depuis toujours, mais je sais que je ne dégage pas
ça, ma physionomie a quelque chose de grave, mais que veux-tu, on ne peut pas
changer ce quâon est! Mais bon, avant, je ne sais pas, oui peut-être que ça
aurait été bien que ça arrive avant, mais que ça arrive là dans ma vie je trouve
ça très bien, surtout à un âge ou on a surtout lâhabitude dâêtre dans la
gravité des choses, le poids de la vie, la distance, les échecs, les
obstacles, etc. Et là non, câest le contraire qui se passe, je trouve ça plutôt
bien, jâai lâimpression de rajeunir même! Rajeunir dans ma tête je veux dire!
(rires)
P.BÂ : Je suppose quâil y a surement dâautres
projets qui sâen viennent pour toi aussi et que tu peux dévoiler?
Pascale : Jâai un projet de cinéma qui sâen vient,
mais nous attendons des nouvelles alors je ne peux pas trop en dire, et cette
fois, on retourne dans la tragédie, mais câest avec un jeune cinéaste que jâaime
beaucoup avec qui jâai déjà travaillé (petit scoop), sinon au TNM dans Le
journal dâAnne Frank en janvier prochain (avec Sébastien Dodge, Paul
Doucet, Benoît Drouin-Germain, Jacques Girard, Marie-France Lambert, Mylène
St-Sauveur et Marie-Hélène Thibault), il y a aussi le film de Philippe
Lesage cet été et dâici là peut-être un album et une tournée (rires).
P.B : Si on te propose dâêtre porte-parole lâan
prochain, une fois de plus, est-ce que tu vas accepter? Surtout que ce sera le
20e anniversaire du festival!
Pascale : Oui, jâespère! Je devais chanter justement
ce soir, mais je dois partir. Je pourrais me donner ça comme objectif pour
lâan prochain, au moins chanter une de mes chansons... à Vue la relève
ça ne serait pas si pire, à 46 ansâ¦
P.B : Mais il nây a pas dââge pour la relève!
Pascale : Tâes sûr?
P.B : De toute façon, tant quâà rajeunir!
Pascale : Câest vrai ça! (rires)
Un merci sincère à Pascale Bussières pour cette belle entrevue!
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